L’opéra c’est vous / 8e édition
Flûte ! Flûte alors !
L’opéra c’est vous est un programme de découverte et d’appropriation de l’opéra et des métiers du spectacle mené en partenariat avec le Théâtre des Bouffes du Nord.
D’après Die Zauberflöte de Mozart
Sur une idée originale de Plein Jour, avec la participation des élèves
Conception et dramaturgie : Joelle Petrasek et Eve Delfiner
Direction musicale : Franck Krawczyk
A partir de questions existentielles que nous posons aujourd’hui aux enfants, nous reconstituerons avec eux un conte pour adultes.
Ils nous feront part de leurs plus grandes peurs et de leurs souhaits les plus chers, en pleine lumière ou dans le noir. Tout cela au son de La Flûte enchantée.
Cette 8e édition de l’opéra c’est vous d’après La Flûte enchantée de Mozart, est présentée en écho au travail que Franck Krawczyk a mené avec Peter Brook dont le Théâtre des Bouffes du Nord fêtera le centenaire de la naissance en 2025.
Avec :
Classe de CP de l’Ecole élémentaire Jean-François Lépine (Paris XVIIIe) Groupe d’élèves volontaires des différentes classes de l’Ecole Lépine
Enfants de l’Institut Médico- Pédagogique Cours Hervé (Paris XIXe)
Classe UPE2A du Collège Romain Rolland (Sartrouville)
Etudiants des départements de Chant lyrique et d’Art dramatique du Conservatoire Nadia et Lili Boulanger (Paris IXe)
Un pas de plus (personnes ayant participé à une édition précédente souhaitant poursuivre le travail)
Collectif d’écriture : Clémentine Moser, Alice Keever, Mathilde Redouté, Côme Errard, Sibylle Dupont et Maréva Kraemer
Alexina Cheval flûte traversière et piccolo
Alice Ouary accordéon
Elisabeth Koch contrebasse
Franck Krawczyk clavier et accordéon
Elsa Bousquet chorégraphie
Photos des ateliers



Textes écrits par des élèves de la classe UPE2A de Sartrouville
Humaira (Afghanistan)
J’ai toujours parlé avec quelqu’un… je n’avais pas d’amis, personne ne comprenait ma langue.
Mais une voix était toujours en moi: ma propre voix: douce, mais vivante.
Cette voix me disait: lève-toi! même si ton coeur est brisé. Apprends! même si personne ne croit en toi. Reste! même si tout le monde te dit de partir.
Quand je suis devenue immigrante, je n’ai pas seulement changé de pays. C’était comme si j’avais perdu une partie de moi.
A l’école en France, parmi les voix qui ne me comprenanient pas, parmi des regards qui jugeaient, j’étais silencieuse. Mais mon coeur, lui, restait chaud.
Personne n’a vu mes larmes. Personne ne savait comment la nuit je me parlais. Tu peux y arriver. Tu es encore là. Cette voix ne m’a jamais quittée. Elle est devenue ma seule amie, mon seul espoir. La seule chose qui était vraie.
Et maintenant je suis ici… pas parce que tout est devenu facile, mais parce que je n’ai pas abandonné. Je suis ici parce que même quand j’étais brisée, je me suis relevée.
Et si tu m’écoutes bien, peut-être que MA VOIX te rappellera LA TIENNE.
Dorjée (Tibet)
Quand les personnes viennent vivre en France, cela peut être difficile, mais cela apporte aussi beaucoup de richesse comme des langues et des cultures différentes.
Nous avons une classe au Collège qui accueille les élèves étrangers. Cette classe nous aide à nous sentir bien à l’école.
Mais dans cette classe, on n’apprend pas seulement le français, on apprend que tout le monde doit avoir les mêmes chances. On apprend également des valeurs comme la liberté, l’égalité et le respect.
Pour moi, les écoles en France aident les élèves étrangers, comme moi, à avoir un bon avenir.
Kaique (Brésil)
Ma mère et moi sommes venus en France parce que ma mère a eu un rêve qui lui disait de quitter le Brésil. C’était difficile au début parce que ma famille est restée au Brésil. Je ne savais pas parler français. Je suis resté presque une année sans étudier. Cela a été difficile de faire mon inscription à l’école. On était perdu, on ne savait pas où aller. C’est difficile pour moi d’être en France parce que je suis loin de ma famille. C’est très difficile de recommencer la vie dans un autre pays.
Kawsar et Tahmina (Afghanistan)
Je suis Tahmina et Je suis Kawsar. Nous venons d’Afghanistan. Aujourd’hui nous allons partager avec vous l’histoire de millions de femmes et de filles qui rêvent d’une vie meilleure.
En Afghanistan, à partir de 2021, lorsque que les Talibans ont pris le pouvoir, notre pays a été plongé dans l’obscurité. Les droits des femmes ont été anéantis. Les femmes ont été interdites de travailler et même de sortir sans être accompagnées d’un tuteur masculin.
Les école pour les filles ont été fermées. Mais alors… combien avant nous ont dû se courber, se taire, disparaître ?
On a dit que nos voix comptaient moins, que nos corps n’étaient pas à nous, que nos places étaient derrière, en retrait, en silence.
Mais aujourd’hui, nous avons une chose à vous dire : Nous ne serons plus invisibles ! Nous ne serons plus réduites au silence !
Regardez autour de vous ! Voyez ces femmes qui luttent, qui avancent, qui existent ! Elles sont médecins, professeures, ingénieurs, ouvrières et même présidentes ! Elles sont libres, elles sont puissantes.
Et pourtant… encore aujourd’hui, elles doivent se battre pour ce qui devrait être un droit.
Mais nous abandonnerons pas . Nous porterons les voix de celles qui ont a fait taire. Nous écrirons notre propre histoire.
Nous sommes des filles, des sœurs, des mères. Nous sommes celles qui donnent la vie et qui la façonnent. Nous sommes celles qui refusent de baisser les yeux.
Et ce soir ici, maintenant… je ne suis pas seule. Nous ne sommes pas seules.
Regardez-vous ! Voyez-vous ! Chacune, chacun ici a le pouvoir de changer les choses. Un mot, un geste et même un choix.
Alors, vous qui m’écoutez… Réjoignez-nous, élevez la voix. Soyez dans le bon côté de l’histoire, car l’avenir… l’avenir sera aussi féminin !
Et souvenez-vous ! Quand une femme avance, c’est toute l’humanité qui progresse ! Car aucune chaîne, aucune barrière, aucune peur ne pourra jamais arrêter une femme qui a décidé de se lever !
Yuxiu (Chine)
Je suis arrivé en France en mars 2024. Quand j’étais dans l’avion, je me sentais triste, parce que j’ai ma famille et j’ai beaucoup d’amis en Chine.
En France, je dois accepter de nouvelles personnes, une nourriture différente et avoir une nouvelle routine. C’est difficile pour moi.
Mais quand je suis arrivé en France, je me suis fait des amis. Ils sont intelligents. Les professeurs de l’école sont très gentils avec moi et je trouve que les paysages en France sont vraiment magnifiques.