Opéra de Lyon / musique de chambre
Berg-Bartók-Ustvolskaya ou la nostalgie de la modernité
Dans l’opposition récurrente des anciens et des modernes visant à discréditer l’un au profit de l’autre, nous négligeons la possibilité d’entendre la tension de l’un vers l’autre, voire la présence de l’un dans l’autre.
Dès lors, comment ne pas percevoir, dès les premières mesures de Berg, l’esprit désinvolte de la première école de Vienne (Mozart-Haydn-Beethoven) dans les mains rigoureuses de la seconde (Schoenberg-Berg-Webern), ou bien chez Bartók, à travers le souvenir de la ruralité hongroise, l’exaltation de la découverte du jazz et de New York ? Et au cœur de la musique d’Ustvolskaya, comment pourrions-nous ignorer le questionnement abstrait de l’espace religieux au temps dur du réalisme soviétique ?
C’est comme si agissait en eux, un jeu de tension sans résolution entre la forme et le langage, laissant ce conflit loin derrière tant leur prodigieuse oreille a su déceler depuis l’enfance toute la modernité des anciens dans l’écoute de la musique de leur temps.
Franck Krawczyk
Alban Berg
Quatre pièces op.5 pour clarinette et piano
Adagio du Kammerkonzert, transcription de l’auteur pour violon, clarinette et piano
Béla Bartók
Contrasts Sz 111 pour clarinette, violon et piano
Galina Ustvolskaya
Trio
Raphaëlle Rubio violon
Sergio Menozzi clarinette
Franck Krawczyk piano